La question des lunettes revient souvent…
Même ma plus jeune fille pour qui il est préférable de porter cet accessoire se pose la question "comment c'était les lunettes à l'époque des pirates ?" (parce que oui, on peut avoir dix ans et déjà la préoccupation du détail historique !). Cet accessoire existe depuis le moyen-âge, donc ouf, on peut porter ses lunettes sur un camp de pirate. Le mieux est d'opter pour un cerclage métal ou un motif type écailles comme peuvent le montrer ces quelques exemples. Ci-dessous, une monture du XVI ème (cuir noir), une monture argent (attribuée à la fille de Louis XV), et des binocles dorées du XVIII ème, une monture en écaille de tortue que l'on trouvait fin XVIII et XIX ème et lunettes en fil de fer de fabrication française (fin XVIII ème). source : sites acuité.fr / guide-vue.fr // histoire des lunettes
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Les filles sont à l'honneur sous ma machine à coudre en ce moment : un gilet bleu et un corselet. Les deux avec les tissus, rubans et boutons choisis par leurs futures propriétaires !
Pour rebondir sur le post précédent, invitant aux mélanges des horizons, le mélange des époques est aussi possible. Même s'il semble difficile d’accepter des modes de siècles postérieurs (fin XIX et XX ème), on peut penser que des éléments antérieurs (formes du Moyen-âge ou de la renaissance) sont tout à fait jouables. Ici un petit pourpoint Louis XIII (1601-1643) qui aurait bien pu dépanner un pirate du XVIII ème (idem pour pas mal d'éléments plus médiévaux)…(dispo chez La Bobine).
Les marins, pirates ou corsaires voyageaient naturellement beaucoup, il n’est pas inconcevable de trouver dans leur équipement des formes plus orientales (empire Ottoman, Indes) ou nordiques. Au sein même du continent européen, les modes peuvent présenter des caractères assez différents (protestants, chrétiens…). Le mélange en matière d’équipements (armes, accessoires…) et de vêtements reste tout à fait crédible sur un camp de pirates.
Visuels : Death of Stanisław Żółkiewski with his confessor, father Szymon Wybierski, Battle of Cecora (1620) by Walery Eljasz Radzikowski (1841–1905). Un tableau qui montre une bataille entre polonais et ottomans au XVII ème siècle // Etui et pistolet ottoman du XVIII ème siècle et cartouchières ottomanes. La Bobine côté Broc' continue à chiner à droite à gauche, toujours quelques trouvailles côté textile, mais également quelques pistolets, et d'autres ustensiles qui pourraient vous intéresser… Alors, certes, ça ne fait pas Baoummm, c'est juste de la déco, mais ça le fera pas mal sous le gilet (veste pour ceux qui ont suivi la terminologie historique !).
A cette époque, les enfants sont considérés comme des êtres « inachevés », on pense que leur corps est tout mou et doit-être maintenu. Ils sont emmaillotés jusqu’à l’âge de la marche. Ils sont maintenus dans un corset alors que commence le port de la robe, pour les filles comme pour les garçons ; solution la plus pratique pour habiller l’enfant tant qu’il ne maîtrise pas la propreté.
Entre 4 et 7 ans, les garçons portent le « costume à la matelot » venu d’Angleterre. Les filles, elles portent la robe dite en « fourreau ». Son encolure est froncée par un lien coulissant, ses manches sont bouffantes et la taille est soulignée par un large ruban de couleur. A partir de 7 ans, l’âge de raison, le garçon « passe aux hommes » et cesse d’être élevé par les femmes. Il se doit alors d’être habillé comme un homme. Il quitte le corset et porte la culotte. La fillette, quant à elle, habillée comme une femme ne se défera jamais de son corset. (source : Histoire du costume en occident. F. Boucher. Ed. Flammarion. 1965…http://les8petites8mains.blogspot.fr/2012/08/mode-enfantine-et-luxe-5-le-petit.html… Pour ceux qui veulent creuser la question !) Au XVIII ème, c’est le vêtement pour les jambes porté par les hommes nobles et bourgeois. Comme la veste, elle est taillé dans de belles étoffes. Cette culotte, fermée à la taille par des boutons (jusqu’en 1730) puis par un pont plus ou moins grand, descend sous le genou et est fermée par une boucle ou un nœud. Elle est complétée de bas de soie bien sûr !
Les hommes du peuple portent une culotte et des bas de laine. Certains lui préfèrent le pantalon par opposition à la tenue des nantis. C’est de là que vient le terme de sans-culottes ! Ce pantalon est large et se ferme également par un pont. Chez La Bobine, on préfère les matières qui montrent la patine du temps…
Lot de chemises anciennes à rafistoler fraîchement débarqué à l'atelier. Les chemises trop blanches passent à la casserole pour leur donner un air de "déjà vécu"… sauf si demande, express (quelques pirates préfèrent rester propres !). Porté par les nobles et les aristocrates, on l’appelait corps baleiné. Ce qui importait était de maintenir le corps droit et de marquer la finesse de la taille. Il était entièrement baleiné, avec des bretelles, fermé devant et lacé dans le dos (ce qui nécessitait l’aide d’un domestique). C’était un vêtement de dessous, réalisé en toile de lin et parfois recouvert de soie, qui se portait sur la chemise et sous la robe, laissant parfois apparaitre la pièce d’estomac (le devant) si les bords de la robe ne se rejoignaient pas.
Il apparait que les paysannes, artisanes et autres travailleuses ne portaient pas de corps à baleines, leur travail ne le permettant évidemment pas. Elles portaient un corselet assez près du corps, qui mettait en valeur la taille et soutenait la poitrine. Ce vêtement visible avec (maxi 4) ou sans baleines, à bretelles était porté sur la chemise et était lacé devant par la personne même qui le portait. Il était constitué de toile de chanvre, de lin ou parfois de cuir pour lui donner de la tenue. (sources : Histoire du costume en occident. F. Boucher. Ed. Flammarion. 1965 et http://viepaysanneautrefois.free.fr/chapitres/ch06/619_CTPSousVetCorsets_740a752.pdf) |
Auteur
La Bobine (ou Sofi Loran) est créatrice textile installée à Binic-Etables/Mer (22) Archives
Juin 2018
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